• Croissance et modernisation de la Régie Renault pendant les Trente Glorieuses

    Les mutations de l'Après-Guerre

    De nouveaux modèles :

    4cv
    « Il faut que disparaisse cette notion vraiment périmée de l’automobile objet de luxe restant l’apanage des privilégiés de la fortune […]. La totalité de notre effort se portera sur une voiture agréable, certes, mais susceptible, par son bas prix d’achat, son coût réduit d’entretien et sa faible consommation en essence, d’être accessible à des couches d’acheteurs qui doivent s’étendre au fur et à mesure que se reconstituera le pouvoir d’achat des Français. » 
     
    Pierre Lefaucheux, conférence de presse du 26 septembre 1946 
    Cité  par Patrick Fridenson, « La 4 CV Renault », dans Puissance et faiblesses
    de la France industrielle, XIXe-XXe  siècle, Points Histoire, 1997 

     

    De nouvelles techniques industrielles

    chaine transfert
    La chaîne-transfert des carters-cylindres (juillet 1947)
     
    Photo Renault Communication.
    Alain P. Michel, Travail à la chaîne. Renault. 1998-1947,  ETAI, Boulogne, 2010
     

     

    La machine-transfert
     
    « La pièce entre dans la machine, brute de fonderie, et en sort complètement usinée sans intervention humaine… C’est une chaîne automatique. […] 
    L’usinage est beaucoup plus rapide, les temps morts de manutention des pièces entre les opérations sont réduits au maximum ; les économies de main-d’œuvre sont considérables puisque deux hommes suffisent à alimenter la machine là où il en fallait autrefois plusieurs centaines. C’est l’exemple typique de la réduction du prix de revient de fabrication » 
     
    Note de la Direction des Fabrications, 24 juillet 1947, « Aperçu de l’ampleur des problèmes industriels posés par la fabrication en très grande série de la 4CV ».
     
    Cité par Jean-Louis Loubet, Renault. Histoire d’une entreprise, ETAI, 2000, Boulogne 

     

    De nouveaux sites industriels

    usine flin
    « Billancourt étant devenu trop étroit, elle [la RNUR] achète aussi des locaux (à Rueil-Malmaison pour développer le centre d'Etudes), mais surtout des terrains pour construire des sites neufs. L'usine de Flins, en aval de Paris, qui fabrique le nouveau modèle de la Régie Renault, la Frégate, est inaugurée en 1952. A Lardy, en région parisienne, sera installé plus tard un centre d'essais et à Cléon, non loin de Flins, une usine de mécanique.  » 
     
    Site de la Société d’Histoire du groupe Renault : http://www.histoirerenault.net/
    france

    Exporter et produire à l’étranger :

    « Pierre Lefaucheux a de grandes ambitions pour Renault hors de l'Hexagone. L'usine belge de Haren-Vilvorde a redémarré et va bientôt s'agrandir, l'usine anglaise d'Acton est rachetée. La 4 CV est déjà montée en Irlande, en Australie, en Inde, au Mexique, en Afrique du Sud, et le sera au Japon jusqu'en 1960 par Hino. En 1953, l'Espagne, avec la FASA, entre dans l'arène. Pierre Lefaucheux envisage aussi de créer des usines dans des pays de l'Union Française, au Viêt-Nam, au Maghreb, bref de positionner la Régie sur les marchés coloniaux.  »

     

     
    Site de la Société d’Histoire du groupe Renault : http://www.histoirerenault.net/

     


    Travailler chez Renault 

     
    ouvriers chaine
     
    Chaîne de montage, usine Renault de Flins 1975
    © Berretty/Rapho/Eyedea (site de la CNHI)
    Les mutations du travail des ouvriers spécialisés (OS)
     
    « Produire la 4 CV par des techniques modernes, avec des machinestransferts pour
    l’usinage, avec un matériel américain du dernier cri, c’est changer fondamentalement toutes les conditions de travail : il y a, entre 1944 et 1947, 25 000 chronométrages, 25000 postes de travail qui sont changés, à cause des nouvelles fabrications ; et donc, on a changé la culture des ouvriers, on a changé les pratiques des ouvriers, et le gros de ces changements porte avant tout sur la catégorie la plus nombreuse et la plus mal payée, c’est-à-dire les OS. »  
     
    Patrick Fridenson, interrogé dans Renault, l’automobile de France, film de Gérard Verbizier et Marcel Teulade, 1998 
     
    « Il y a peu de pendules dans l’île Seguin, mais le temps gouverne les hommes. Leurs gestes ne leur appartiennent plus ; ils ont été découpés en mouvements élémentaires et codifiés par les techniciens de l’organisation du travail. […]
    L’agent productif  Renault [nom donné aux OS ouvriers spécialisés], matricule affecté à un poste sur une chaîne, ou plutôt sur un tronçon de chaîne, doit effectuer en toutes circonstances et selon un mode opératoire rigoureux les tâches définies par le bureau des méthodes. » 
     
    Daniel Labbé, Frédéric Perrin, Que reste-t-il de Billancourt ? Enquête sur la culture d’entreprise, Paris, Hachette, 1990. 
     

     


    Fiche d'activité

     



  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :